Bon, j'avoue cet OS n'est pas extraordinaire (n'est-ce pas Groupiie Fever!) mais je voulais un OS particulier pour inaugurer mon arrivée sur ce forum. Donc on peut appeler ça un essai...Concluant ou pas, à vous de voir!
Titre : Mon vœu de nouvelle année.
Résumé : sous la neige, un amour se forme…. (comment voulez-vous que je résume ça ?)
Warning : dépressif s’abstenir ??? Non, je rigole. Alors aucun en particulier…
Duo qui a validé: Groupiie Fever et JaimeQuonseComprenne. Merci les filles!
Aujourd’hui, c’est la veille du nouvel an. Je suis entourée de filles et de femmes qui hurlent à la mort pour que les chanteurs qui se donnent à fond sur scène les remarquent. Moi, j’écoute simplement. Je n’aime pas hurler, crier et sautiller comme une hystérique. Et puis, je n’ai pas le courage.
Mais je n’ai jamais eu le courage de rien comme me répète souvent ma mère. Je regarde passivement la vie qui coure devant mon nez. Comme sur un quai de gare à regarder les trains passer et se succéder sans vouloir grimper dedans. Je suis là, à entendre, à regarder mais sans participer.
La voix que j’entends est grave mais sûre et chaude. Elle me réchauffe un peu et me promet la réalisation de mes illusions, quelques instants.
La fin approche. Je soupire et me détourne. Je ne veux pas me faire écraser par des fans hystériques alors je sors avant elles. Les gardiens me regardent bizarrement. Je n’affiche pas de sourire niais, je ne saute pas partout mais le pire de tout, je crois, c’est que je sors un quart d’heures avant la fin du concert. Rien que d’y penser, j’ai un sourire aux lèvres. Le genre de sourire qui oscille entre la tristesse et l’hilarité.
Je me place sur un muret qui surplombe la sortie des artistes. Je resserre les pans de ma veste autour de moi. La neige tombe mais en cette fin de moi décembre, c’est un peu normal.
Les larmes piquent mes yeux.
Cette fois-ci sera-t-elle différente de toutes les autres fois ?
Cette fois ci me verra-t-il enfin ? Me reconnaitra-t-il ?
Je les regarde sortir et signer des autographes.
Vous savez les années ont passé depuis leurs débuts. Des petites rides sont apparues autour de leurs yeux et de leurs bouches. Ils n’en sont que plus beaux, je le sais bien.
Le succès est à leur porte depuis leurs quinze ans. Quinze ans après, c’est la même folie. Un peu atténuée par les années, quand même, mais les salles de concert restent importantes.
Je les regarde et j’attends.
Ce que j’attends ? Une réponse à mon parcours.
Une réponse à ma question : « pourquoi ».
Quelque chose… Un signe…Un geste… Un corps enfin rendu… une main tendue… Pour avancer enfin.
Ce qui m’a manqué durant mon enfance et mon adolescence. Ce qui me manque pour enfin devenir une véritable femme.
Vous savez, il y a des tas de vies faites d’amour, de savoir, d’espoir ou de croyances. Moi, je n’ai rien connu de tout cela parce qu’on m’a pris ma chance. On m’a pris mon futur.
Je veux savoir pourquoi on ne m’a pas dit « Bonjour ».
Pourquoi on m’a dit « Au revoir » avant que je ne puisse le comprendre.
Ils continuent d’avancer et mon espoir se perd encore une fois.
Mes questions resteront encore sans réponses. Je soupire, descends de mon perchoir mais je m’arrête une seconde, je tourne la tête. Un regard gris vert me fixe, interrogateur.
Les larmes se mettent à couler quand je rencontre enfin ton regard. Mon cœur se déchire.
Tant d’années pour en arriver là.
Dis-moi l’as-tu aimé ?
M’aimes-tu un peu ?
Tu sais ma vie est une longue nuit que le jour n’a jamais atteint.
Tu sais ma vie passe sans toi.
Je me détourne et cours sous la neige jusqu’à l’épuisement. J’ai voulu cet instant.
Tu ne sais pas qui je suis et ça fait mal.
M’as-tu prise pour une énième fan un peu trop timide, trop peureuse pour t’approcher ?
Sais-tu combien que je t’ai haï ?
Les voleurs, on les met en prison mais toi, tu es resté libre et ça, ce n’est pas juste. Quelqu’un aurait dû te punir pour ton crime. Quelqu’un aurait dû me rendre justice.
Moi, j’avais rien demandé.
Moi, j’ai pas voulu ces ténèbres.
J’éclate en sanglot dans le parc vide couvert de neige. Ca fait mal à en mourir.
J’ai jamais su qui j’étais. J’ai jamais compris qui j’étais. Un être aimé ? Un être détesté ?
Je voulais pas vivre sans toi. Je voulais t’aimer. Je voulais te voir rire avec moi. Je voulais tes bras autour de moi. Je voulais que tu me cris dessus.
Mais j’ai rien eu de tout cela. J’ai eu le vide d’une vie brisée avant l’heure.
Des bruits de pas dans la neige me surprennent. Je lève les yeux. Tu es là devant moi. Immobile sous les gros flocons qui recouvrent ta veste beige doublée.
Mon cœur se brise.
L’as-tu aimé ?
Comment as-tu pu vivre sans elle ? Comment as-tu pu te passer de moi ?
Ai-je une chance de te toucher ?
Tu t’approches un peu plus. Lentement. Doucement. Me prends-tu pour un animal blessé ?
Tu sais, je suis plus loin encore d’un louveteau égaré. Tu sais, j’ai trop souffert.
Quand on aime, on ne part pas. Mais toi, tu l’as fait. T’es parti loin.
« Dites-moi, Monsieur Schaffer, pourquoi n’êtes-vous jamais venu me voir ? »
Il pince ses lèvres.
« Papa, pourquoi tu n’es pas venu me chercher ? »
Mon hurlement l’a surpris. Les larmes coulent. Les siennes aussi.
Papa est là.
Dis-moi maman a-t-on une chance de se rencontrer ?
La lumière percera-t-elle ma nuit ?
Maman, si tu me regardes, veilles sur nous, où que tu soies. Les Ténèbres que tu m’as laissée, je ne les veux plus.
Je t’en pris, exauce mon vœu de nouvelle année.
Fin.