excusez moi le temps me manque cruellement
voilà une petite suite for you
Chapitre 3Après avoir englouti le repas, les sept jeunes gens en profitèrent pour se reposer un petit peu.
Cette petite ville paisible était l'endroit idéal pour se détendre: pas de fans, pas de paparazzis, pas de stress.
Cependant Georg, ayant l'esprit d'aventure, en eu rapidement assez de rester assis à carboniser comme un chamalow sous la chaleur insoutenable du soleil.
« -Et où vas-tu? Demanda David en le regardant par dessus ses lunettes fumées.
-Chercher un endroit frais, il fait beaucoup trop chaud. Répondit l'intéressé en s'éventant avec le col de son tee shirt taché d'humidité.
-Pas question, tu restes...
-Non, écoute arrête de me couver, ok? J'ai bientôt 22 ans et je sais très bien ce que je fais. Il n'y a absolument personne ici, du moins pas dehors et ça ne m'étonne même pas, vu la chaleur on se croirait dans un four. Je pense que j'ai quand le même droit d'aller où bon me semble. Il n'y a absolument aucun danger, ne t'inquiète pas! »
Il regarda David réfléchir, le visage inexpressif.
« Bon d'accord, céda David, mais Tobias t'accompagne! »
Georg fit violemment volte face, les poings et les dents serrés. Il entendit le raclement de la chaise de Tobias contre la terre meublée de la petite place.
« MAIS FOUTEZ MOI LA PAIX!!!!!! » hurla Georg en s'enfuyant le plus vite qu'il put.
Tobias commença à sprinter derrière lui: avec son entraînement militaire, il l'aurait rapidement rattrapé, mais…
« Laisse le. » lança David
Tobias lui lança un regard surpris.
«-Mais... On ne peut pas le laisser...
-Il a raison, je le couve trop... »
Il soupira.
« Ca ne lui fera pas de mal d'avoir un peu de liberté. Et puis on a un autre petit souci à gérer. »
Il retira ses lunettes, et son regard ténébreux et sûr se posa sur le plus jeune garçon qui se tenait assis sous l'énorme parasol, les yeux perdus dans le vague.
« Si vous réussissez à lui arracher les mots de la bouche... Le petit sait se montrer têtu. Ce n'est sans doute encore qu’une de ses crises de diva. » Déclara Saki.
David regarda l'immense homme en face de lui d'un air déçu et troublé. Il savait qu'il était le meilleur de la team, celui sur qui on pouvait toujours compter, mais ses mots étaient parfois durs et pouvaient blesser.
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Georg marchait d'un pas las et refrogné.
Il avait pensé trouver rapidement un bar ou un magasin mais rien. Il y avait bien quelques boutiques qui bordaient la route, mais les panneaux cloutés aux portes dissuadaient le jeune bassiste de tenter sa chance.
Il errait sous les attaques acérées des rayons du grand astre, ses baskets soulevant des vapes de poussière.
Il laissait son esprit vagabonder, tel un cheval.
Il en avait marre de devoir rester sous la tutelle de David.
Il était agacé d’être muselé et obligé de se conduire selon l'Etiquette que lui avait collée son manager.
Il voulait vivre sa vie comme un jeune homme de 22 ans, pas comme David le voulait.
Il ne vivait pas, il obéissait.
Comme une poupée dont les ficelles seraient tirées par la maison de disque.
Ses yeux quittèrent la route brûlante pour se poser sur un grand bâtiment rouge en pierre.
Il s'arrêta, les yeux écarquillés.
Un saloon
La peinture écaillée et l’aspect délabré laissait deviner que celui-ci devait dater d'au moins depuis l'époque de Lucky Luke.
Georg sourit à cette pensée. Qui aurait pu penser qu'un jour il se tiendrait dans le désert du Dakota, debout devant un saloon digne des meilleurs films de Western?
Il poussa la double porte en bois.
La salle était pleine à craquer.
Toutes les petites tables étaient occupées par des hommes en tenues de cow boy. Sur la gauche il vit un groupe de personnes âgées jouer avec fièvre aux cartes.
Sur la droite, un jeune homme et sa charmante campagne échangeaient des petits baisers, les regards brûlants de passion. Au bout à gauche de la salle se tenait un bonhomme vêtu d'une chemise légère et penché sur un gros piano taché et usé. Ses longs doigts agiles semblaient frôler les touches et un son mélodieux s'échappait du corps de l'instrument. Son âme de musicien reprit le dessus et il ferma les yeux, savourant les subtiles notes mourir dans l'air enfumé et sous les éclats de voix.
Il se serait réellement cru dans un film de John Wayne
Il s'avança vers le bar et se percha sur un tabouret inoccupé.
Il savoura ce moment.
« Garçon une bière! »
Un homme joufflu à la mine terne lui ramena une choppe de bière remplit à ras bord.
« Et dire qu'en Allemagne, ils respectent les doses. »
Il éclata de rire et but une grosse rasade.
Un homme avec un large chapeau mexicain s'assit à ses côtés.
« -Hola señor!
-Hola. »
Il détailla l'homme dont l'ombre du chapeau lui mangeait le visage. Il se tenait tête baissée. Georg ne put s'empêcher de penser qu'il semblait étrangement irréel.
Le bassiste se concentra à nouveau sur sa bière à moitié vide.
L'homme reprit la parole. Sa voix était rauque et paraissait lointaine. Bon sang la bière devait sacrément être forte.
« -Qui es tu étranger?
-Je m'appelle Georg Listing, je suis bassiste.
-Bassiste?
-Oui je joue de la basse, dans un célèbre groupe de rock.
-Vous êtes nombreux ici étranger? »
Georg continuait d'observer avec intérêt sa bière.
« Oh nous sommes sept et... »
Il se tourna vers l'inconnu, les sourcils froncés. Venait il d'en dire trop? A vrai dire il était connu dans presque tout le continent et son geste relevait de l'imprudence.
Il sentit soudain son sang se congeler dans ses veines.
L'homme au sombrero n'était plus à ses côtés.
Mais ça n'était pas le plus étrange.
Un silence de mort s'était installé, seul résonnaient les dernières notes du pianiste. Il descendit de son tabouret.
La salle était vide.
Vide et poussiéreuse, abandonnée.
Il eut la chair de poule. Non il n'avait pas rêvé tout ça c'était impossible.
Il y avait bien eu un pianiste, des gens et... sa bière?
Il se tourna vers le bar.
Ce qu'il vit alors le fit immédiatement vomir.
Son verre était rempli d'une substance verdâtre et grumeleuse, où nageait avec aisance d'énormes vers blancs.
Il s'appuya sur son tabouret, les jambes tremblotantes et la sueur lui coulant le long du dos.
Il n'avait pas rêvé, c'était simplement impossible.
Son regard se tourna vers la sortie et ses yeux s'agrandirent de peur.
La silhouette sombre de l'homme au sombrero se découpait dans la lumière du soleil.
Son visage était toujours masqué par l'ombre, mais Georg put apercevoir ses yeux pour la première fois.
Ils étaient rouges et lumineux.
Georg recula jusqu'au bord du bar, ses phalanges blanchirent tellement il avait les poings serrés.
L'homme avança vers lui et la voix qui sortit de sa bouche semblait sortir du fond des abysses:
« Le temps n'est qu'une ligne qui permet de séparer ce qui était de ce qui est. Ici les lignes se confondent, le passé cohabite avec le présent. Votre futur est scellé, abandonnez tout espoir de continuer sur le chemin de la vie. Tout n'est qu'une question de temps. »
L'hurlement de Georg déchira l'air brûlant.
Un bruit, un mouvement.
Puis plus rien.
Les souvenirs se mélangent à la réalité.
Leurs effluves meurtriers vous prennent à la gorge.
La mort approche...